[Écriture et étude des matériaux] Codicologie du texte humaniste

manuscript-547042_1920Ces recherches visent à étudier le texte sans le texte. Elles ont pour objectif de s’intéresser à toutes les marques  accessibles qui peuvent raconter l’histoire du livre humaniste (écritures, filigranes, encres). Elles visent d’une part, via l’apport de systèmes d’analyses  non destructifs (autrement dit, sans porter atteinte à l’intégrité de ce dernier) la constitution d’un répertoire de filigranes et d’encres dans le but de regroupements; d’autre part il s’agit de comparer des écritures à l’aide d’un outil spécifique conçu dans le cadre de ce programme en se référençant à une banque de données préexistante. Le but est de chercher à comparer les formes des écritures anciennes pour distinguer les scripteurs.

Responsables scientifiques : Marie-Elisabeth Boutroue (Centre d’Études Supérieures de la Renaissance (CESR) – UMR 7323), Patricia Roger-Puyo (Centre Ernest Bablon – Institut de Recherche sur les ArchéoMATériaux (IRAMAT-CEB – UMR 5060)

De nombreuses informations techniques peuvent être recueillies grâce aux recettes anciennes de couleurs. Cependant, la façon d’appliquer ces recettes n’a pas été la même selon les époques et les lieux : les analyses physiques permettent de le vérifier. Des différences peuvent être mises en évidence entre les matériaux employés pour le décor et ceux employés pour la couleur du texte. Cette mise en évidence permet au codicologue ou au paléographe d’apprécier différemment une homogénéité ou une hétérogénéité éventuellement révélatrice d’une discontinuité chronologique. Ces études montrent que de sensibles différences dans les couleurs noires peuvent être aussi révélées ; ainsi l’étude des encres a permis d’attester de l’homogénéité ou de l’hétérogénéité des matériaux de l’écrit, dans le cas des ouvrages en plusieurs volumes ou bien dans celui où un même ouvrage comporte des textes répartis selon différentes zones. Elle a aussi permis de regrouper certains ouvrages entre eux alors que cela n’apparaissait pas évident à première vue.

Le laboratoire IRAMAT-CEB d’Orléans mène des méthodes d’analyses non destructives pour identifier les pigments et les colorants anciens grâce à des chaînes d’analyse transportables sur les lieux de conservation des documents afin d’effectuer des mesures des surfaces colorées.

La méthode de travail

Le projet ECRISA a permis d’acquérir un stéréomicroscope (une loupe binoculaire destinée à l’observation stéréoscopique, en relief, de petits sujets).

Actuellement ces techniques s’appliquent à étude d’écrits dans des ouvrages de Rabelais et de Montaigne. Le but de la recherche est de constituer une cartographie des encres de la main de ces derniers. Plus particulièrement, il s’agit des projets Rablissime (porté par la Fondation Condorcet en association avec Biblissima) et MONLOE (projet ANR en partenariat avec l’IRHT), portés par les Bibliothèques Virtuelles Humanistes (CESR).

 

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Analyse in situ sur les écrits de Rabelais à la BnF Richelieu avec la spectrométrie optique

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Analyse in situ sur les écrits de Rabelais à l’Arsenal avec la fluorescence X

À voir

Actualité des projets d’ECRISA